Débat : Comment imagine-t-on l’avenir au Moyen-Age ?
Sous l’Empire romain, deux conceptions quant au futur s’affrontent : celle de Virgile relative à l’accomplissement de l’Histoire avec un Empire romain qui n’a pas de fin (Eneide, I 279) et une autre relative au déclin. Avec la christianisation de l’occident médiéval, l’histoire a désormais un centre : la naissance de Jésus.
La doctrine du futur s’appuie au Haut Moyen Age sur une succession déclinante d’âges de l’humanité. La croyance de la proximité de la fin du monde est communément partagée avec notamment le millénarisme chrétien qui trouve sa source dans le texte de l’Apocalypse. Aux XIIème et XIIIème siècles, l’expansion économique et démographique ainsi que la naissance des villes fournissent un terreau favorable pour réinscrire l’histoire dans un temps linéaire. L’art se fait plus réaliste et exprime un avenir terrestre : il marque le désir de perpétuer les visages et les choses d’ici-bas. « La ville débloque et programme le futur » évoque le médiéviste Jacques Le Goff.
A Poitiers, éminente capitale du bas Empire et du Moyen Age, que nous apprennent les édifices majeurs du patrimoine et leur exceptionnelle iconographie du regard porté par l’homme médiéval sur l’avenir ?
Avec Claude Andrault-Schmidt, Professeure honoraire d’histoire de l’art médiéval de l’université de Poitiers, Centre d’Etudes Supérieures de Civilisation Médiévale et Cécile Voyer, Professeure d’Histoire de l’art médiéval à l’université de Poitiers, Centre d’Etudes Supérieures de Civilisation Médiévale
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